Jooneed Khan
L'élection du 7 février 2006, quatre fois reportée dans la pagaille, était censée être enfin "la bonne". Lavalas avait éclaté. Ses chefs étaient en prison ou en exil. Des ex-soldats et escadrons de la mort circulaient librement. Terrorisé, l'électorat populaire bouderait les urnes. La carte biométrique et l'éloignement des 804 centres de vote (contre 12 000 en 2000) découragerait le reste. Un million d'électeurs potentiels n'étaient pas inscrits. L'appareil électoral était aux mains des anti-Lavalas. Qui ne s'attendaient pas au raz-de-marée du 7 février. D'où le fiasco. Pour eux, le peuple, incorrigible, a encore "mal voté".
Fiasco électoral en Haïti: «Rectifier» le vote populaire, Jooneed Khan, 15 février 2006 via-1 Après tout...
Dans son entrevue à l'émission «The Current», Michel Vastel raconte qui étaient présents en janvier 2003 et quelle était la nature de la rencontre appelée «Initiative d'Ottawa»:
«La France, la Francophonie, l'Union européenne, le secrétaire d'État américain, ont envoyé ce qu'ils appelaient des «fonctionnaires de haut rang» [Otto Reich et Luigi Einaudi de l'OÉA]. Représentant l'Amérique latine, il y avait le ministre des Affaires étrangères du Salvador. Il s'agissait uniquement de trouver de nouvelles idées. La rencontre a eu lieu au lac Meech, vous connaissez l'endroit, la dernière semaine de janvier 2003. Encore une fois, toute l'information que je vous donne provient de Paradis et du gouvernement français. Il y a eu un consensus à l'effet qu'«Aristide doit partir». Mais comment y arriver? C'est le gouvernement français [...] qui a suggéré qu'il y ait une administration sous tutelle, comme au Kosovo. Ce n'était pas une intervention, ont-ils dit, c'était la responsabilité de protéger.»
Dans un article paru dans l'Actualité, Michel Vastel cite Paradis: «Si les Canadiens traitaient leurs animaux comme les autorités haïtiennes traitent leurs citoyens, on les mettrait en prison». «En Afrique, j'ai vu la pauvreté dans la dignité, raconte Denis Paradis. En Haïti, il n'y a même plus de dignité!»
Paradis conclut que la communauté internationale ne voudrait pas attendre la fin du mandat d'Aristide, qui se terminait en 2005. «Même si les Nations unies ne souhaitent pas que ce genre d'intervention conduise à une occupation militaire, celle-ci pourrait être inévitable jusqu'à ce que des élections aient été organisées», écrit Michel Vastel.
1 Commentaires, commanditaires:
Bravo pour ce blog !
CV
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