Oubliez ces demeurés

Aujourd'hui à Je l'ai vu à la radio, Marc Labrèche vient discuter de tout et de rien et du Fric Show. Le cours de l'entrevue entre dans une phase inconfortable quand Franco Nuovo, aussi subtil qu'un coké qui a chronométré la prochaine ligne, impose le vide à son sujet, l'interlocuté

"Vous êtes un inattaquable, vous êtes unique."

"Sans nul doute, en ce sens, qui les regroupe tous, vous l'êtes, étant unique au rayon de l'unicité, en tout ce que vous faites, parfaitement un intouchable. On ne pourrait rien dire. Je ne vois vraiment pas." renchérit la fille des deux autres (conçue lors d'un ménage à trois impliquant Suzanne Lévesque et Josée Di Stasio)

"Vous êtes la seule raison qui rende intéressant le Fric Show, si vous me permettez de commencer mon intervention en agréant avec mes collègues pour reconnaître votre talent, cette émission étant un ramassis de mensonges, un acte de propagande grossier, comme l'a démontré ma collègue Sophie Cousineau." éditorialise celui qui a déjà écrit que les États-Unis n'ont jamais attaqué un pays que par légitime défense

"Merci pour le café." finit Marc Labrèche

"Yé spécial lui hein?" conclut l'indépendantiste qu'ils n'ont pas foutu dehors.

Je précise au départ que Mme Cousineau attaque une émission sans défense: le lecteur ne peut se faire sa propre idée, l'épisode visé n'étant pas celui du jeudi précédant ce front du samedi 7 décembre, mais bien un autre prévu pour plus tard dans la saison, ce qui avait titillé le nez sensible de l'autre Cousineau à La Presse. De plus, le premier point soulevé comme démontrant la fumisterie est le fait qu'elle n'ait pas été retenue comme 'tite face avec son nom en dessous, pis son titre, pis toute à TEEVEE'

Sophie, t'es bonne tu le sais, mais on veut plus, faut que tu penses, si tu veux aller jusqu'où tu le mérites, à devenir une vraie figure connue, une,... comme un householdnameslashréférence, dans plusieurs médias.

Oui j'ai des contacts, j'ai suivi vos leads, ça avance...

Parce que tse, avec notre alliance avec Radio-Canada, y pas de raison que...

Oui, je rencontre la gang du Fric Show justement pour parler des mes reportages en Chine

Excellent, on a beaucoup d'investi en Chine, et on apprécie vraiment ton travail journalistique percutant et incisif, toujours du côté du citoyen, propulsée par l'espoir de voir de ton vivant un monde où le niveau de décence qu'atteindra un individu ne dépendra pas du lieu de sa naissance, nous forçant à tout moment à soumettre nos placements à un jugement éthique hors de tout reproche, dépassant les normes de la marque la plus vendue. Un peu comme Laure Varidel, qu'on vient de médailler, et Richard Desjardins, qui a été sacré chevalier de l'ordre du Sélection de l'extra-terrestre. Merci. Ta rébellion est tellement plus efficace, puisque effective, que celle de tant des penseurs locaux, nationalistes-socialistes à la naissance.

Y'a pas de quoi

Paul Desmarais (au top de la pyramide dont La Presse est le médium) était en Chine avec la tournée commerciale quelque peu rocambolesque de Jian Cheurray à l'automne 2005, à la demande express et empressée de ce dernier qui voulait "que les Chinois sachent que c’est une mission faite au plus haut niveau possible". Le billet de Sophie Cousineau que notre Mario cite comme démonstration est classique, et s'y prend de la bonne manière pour son public cible: il y a eu erreurs, ces erreurs sont corrigées. L'ordre international existe, se porte très bien merci. Go back to sleep. Dans sa 'démonstration' du caractère essentiellement erroné du Fric Show spécial Sweatshop, elle commence donc par citer des exemples d'actes criminels commis par Gildan et GAP, ciblées dans cet épisode du Fric Show, dans le cas de Gildan, au Honduras. Ces effroyables pratiques sont évidemment choses du passé. Toujours pour Gildan, elle donne comme preuve de cette révolution corporative un énoncé vague sur une quelconque approbation de la Fair Labor Association (FLA) en décembre 2004, sans aucune possibilité de savoir exactement de quoi elle parle. Elle ajoute que même le Maquilaroda Solidatity Network admet que le vent a tourné, prétend-elle, toujours sans la moindre référence. En juillet 2004, Anthony Fenton, lui, référait à ces deux organismes dans son article qui débutait par une nouvelle d'intérêt pour tout être doué d'un minimum de raison qui s'intéresse au sujet du sort des travailleurs de Gildan au Honduras:

On July 14th, “North America’s largest t-shirt maker” Gildan Activewear announced that they will be closing their El Progresso assembly plant in Honduras, when the lease expires on September 30th. 1800 workers will be laid off, in addition to the approximately 100 workers who were fired for attempting to unionize in 2002-03. Several organizations are shocked by Gildan’s decision to shutdown and relocate - like a “godsend” - to Haiti and Nicaragua, especially since reports are about to be released by the Fair Labor Association (FLA) and the Workers Rights Consortium (WRC) that detail the findings of their extensive audits into factory conditions, wage and worker- related issues.

The WRC’s Scott Nova said “the evidence is overwhelming” regarding “serious violations”, part of a broader “systematic problem” in the realm of women’s and workers rights. Nova described how Gildan even conducted their own internal investigation concerning the violation of women’s rights reaching the “exact same” conclusion as the WRC. The WRC’s case, similar to the forthcoming FLA report, is “cut and dried”. Being an unaccountable corporation has its advantages, however, as Gildan has consistently denied any wrongdoing and appear to be operating with ‘corporate impunity’. [...]

It is doubtful that Gildan will care whether or not they remain members of the FLA; they probably only joined to appease some shareholders, notably the Quebec Solidarity Fund. One week after Gildan joined the FLA, the Solidarity Fund announced that they will be pulling out their 11.1% share of Gildan, based on their own findings concerning the “cut and dried” facts of workers and women’s rights violations at El Progresso. No longer having to concern themselves with ‘ethical considerations’ Gildan is proceeding into Haiti and the Dominican Republic [...] where conduct is neither seriously monitored nor enforced, especially now that the legitimately elected government is gone.

[...]

People like Andy Apaid, who is one of Gildan’s “local” subcontractors, according to former workers, never honored the minimum wage and would fire workers who dissented. In addition, feudal lords like Apaid would force workers to attend anti-Aristide “opposition” rallies under threat of termination or reprimand.

It should be recalled that Apaid, despite the fact that he is a US citizen, was the leader of the International Republican Institute-spawned Group of 184- anti-Aristide “opposition”, and that Apaid’s family gave financial support to the 1991-94 military junta that overthrew Aristide the first time. Apaid, along with other members of the tiny “Haitian” elite and former death squadrons, orchestrated the destabilization and eventual overthrow of Aristide [with the “international community”]. That Gildan has benefited directly from this may or may not be a coincidence, but we must carefully consider the timing herein.

Gildan Activewear: Taking Sweatshops to new depths in Haiti, Anthony Fenton, 24 juillet 2004

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