Référence: note préfatoire de The Political Economy of Human Rights: Volume 1
[...] moins de cinq mois avant le congédiement de M. Parenteau, l'ombudsman signait son plus récent rapport annuel. En page 16 et 17 de ce document, l'ombudsman fait le compte rendu d'un cas d'espèce : une plainte contre l'humoriste François Parenteau par un réputé professeur de droit au Osgoode Hall de l'Université York de Toronto, Me Gerald Heckman.
Motif de la plainte : le scandale des commandites, objet d'un billet de François Parenteau diffusé le 27 mars 2004. Me Heckman n'aime pas que le Canada soit décrit comme «une patente politique qui, sans l'argent des commandites, tomberait en ruines» ou que le love-in de 1995 soit l'oeuvre «de rednecks qui s'en foutaient». Il croit que l'humoriste «a droit à son opinion», mais que le diffuseur doit en assumer la responsabilité.
Il est étonnant de lire aujourd'hui ce qu'a répondu à l'ombudsman la direction des programmes de la radio de la SRC pour se défendre au sujet de cette plainte. Elle a fait valoir «que la chronique est un genre qui permet à son auteur l'expression d'une opinion personnelle et qu'il faut situer les propos de M. Parenteau en contexte, soit celui d'une programmation riche et variée». On parle pourtant de la même direction qui le congédiera cinq mois plus tard pour manque de diversité d'opinions ! Bienvenue à Radio-Canada...
Peu satisfait de la réponse, Me Heckman réplique alors avec des arguments d'autorité. Selon lui, la loi sur la radiodiffusion canadienne «confère une responsabilité particulière à Radio-Canada et [...] à tout le moins, celle-ci aurait dû accorder dans la même émission un temps d'antenne équivalent à un représentant du point de vue opposé».
L'argument semble porter. Car à peu près au moment où cette plainte est traitée, François Parenteau est convoqué par la direction. On lui explique qu'il doit «changer» sa façon de faire. On lui propose de devenir lui-même le représentant du point de vue opposé. De se faire contrepoids seul, être lui-même et son contraire quoi, penser une chose, le dire, mais aussi dire ce qu'il ne pense pas. Un véritable ticket pour la schizophrénie ! Sans compter que le billet de Parenteau est toujours diffusé après la «Bourse de l'actualité» qui fait entendre des éditorialistes aux points de vue souvent opposés! [à celui qu'il exprime, leur faisant contrepoids, aka fou du roi]
L'affaire Parenteau - Une censure nommée diversité, Jocelyn Desjardins, 17 janvier 2006.
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