Si peu je blogue
D'autres le font; ici, un "conservateur". Dans ce pays annexé qui est le mien, où l'objectivité maison commande de présenter l'occupation du point de vue de l'envahisseur et où Bill Clinton est un héraut de la gauche, il faut constamment désengluer nos esprits du fil médiacratique continu. Jacques Parizeau a peut-être raison à un degré que nous ne soupçonnons pas: seule une crise pourra(it) sortir les Québécois de leur lente asphyxie.
Les partis politiques, qui sont nés de courants historiques antagonistes, ne forment plus guère qu’un seul et même Parti. Et comme c’est souvent le cas dans des régimes à parti unique, la souveraineté populaire se voit aussitôt désignée comme l’ennemi à abattre. La mémoire historique et sensible, le sens commun, les réflexes culturels, tout ce qui constitue le corps charnel de la nation est perçu soudain comme un obstacle à l’utopie grandiose du Parti. Le fait est que les Québécois sont de nouveau abandonnés par leurs élites, qui ne se reconnaissent pas plus dans le Québec français qu’elles ne se reconnaissaient dans le projet d’assimilation des immigrés lors de la crise des accommodements raisonnables. Car c’est bel et bien à une démonstration de force multiculturaliste que nous avons assisté à travers la controverse sur la Fête nationale. Depuis maintenant plusieurs années, l’actualité québécoise n’est plus constituée que d’une série ponctuelle d’événements ou de “crises” qui servent de prétexte pour mettre en scène la mutation des codes de légitimité politique dans le sens du multiculturalisme.Et pourquoi pas nous enduire d'un peu de Foglia:
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Il me semble que les nationalistes sincères qui composent la base du mouvement national ont là un sujet de réflexion très riche pour les prochaines semaines. Vont-ils continuer à subir le mépris de leurs propres dirigeants, qui ne savent plus se tenir en public sans éprouver une honte latente pour leur base d’électeurs et de militants ? Vont-ils continuer à aller se faire crucifier ainsi sur le front publimédiatique, sans obtenir rien d’autre des strates supérieures du mouvement qu’un haussement d’épaules poli ou un silence désapprobateur ? Vont-ils continuer à accepter de se faire faire la morale par une clique d’attachés de presse, de journalistes médiocres, de carriéristes sans envergure et autres officiers au service du politiquement correct indifférencié, et ce au mépris de leurs convictions les plus profondes ? N’ont-ils pas appris, depuis le 400e de Québec, qu’il n’était plus permis de soulever la question de la nation et de la langue ? N’ont-ils pas compris que les publiélites du “nationalisme d’ouverture”, un parachute qui regroupe toutes les familles politiques, pourvu qu’elles soient prêtes à céder ensemble – et de la façon la plus festive possible – au déclin national du Québec, ne leur permettront plus de s’exprimer en public sans leur mettre au préalable un sac d’épicerie sur la tête ? En tout cas, l’intelligentsia souverainiste l’a parfaitement compris et elle ne se le dissimule même plus : les ennemis du Québec ne seraient pas ceux qui veulent accélérer la babélisation et la multiculturalisation du Québec, mais ceux qui veulent l’empêcher.
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Quel intérêt de faire semblant que des anglos qui sont nés à Montréal et ne parlent pas un mot de français sont quand même des Québécois ?
“Je suis un souverainiste, mais…” Analyse d’une imposture rhétorique, Carl Bergeron, 20 juin 2009 via-1 Vigile
Je vous le dis en pleine face, vous êtes des fuckés de la nation. Même si vous ne les avez pas lus, vous êtes empoisonnés par ce que Trudeau, Mordecai Richler, Esther Delisle, Nadia Khouri ont dit du nationalisme québécois et du nationalisme en général. Allez relire plutôt ce qu’en disent Hannah Arendt ou Fernand Dumont.
On est loin de l’incident de départ ? Oui, mais on est tout près de cette honte qui remonte et vous étouffe au moindre incident.
Dans tout le Canada et à Montréal même, des militants anglophones - petits cousins des susnommés - confondent délibérément, scandaleusement, à longueur d’année, nationalisme québécois et national-socialisme et ça ne vous dérange pas trop.
Vous, oui. Pour moi, vous m’excuserez, mais j’aime mieux ne pas me gratter de cette maladie-là dont vous souffrez tous un peu. Immigrant mal intégré tant que vous voulez. Colonisé, ça me ferait chier.
Votre maladie, Pierre Foglia, 18 juin 2009
Libellés : colonialisme, post-modernisme, québec, québécophobie
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